Parmi les différents types de fermetures possibles, la fermeture frontale en parapente est assez courante mais l’unes des moins graves quand on est en vol. Elle se caractérise par un repli du bord d’attaque sous l’aile ce qui ferme la prise d’air des caissons et entraine une destruction partielle du profil de la voile. Heureusement, les fermetures frontales massives sont symétriques. L’avant de l’aile se ferme intégralement mais grâce aux nouvelles constructions de parapente, l’aile se réouvre quasiment toujours automatiquement en quelques secondes. Lors de la frontale, l’aile se retrouve partiellement déconstruite dans le dos du pilote et ce dernier et projeté vers l’avant, le tout avec une perte d’altitude raisonnable.
Que faire lors d’une fermeture frontale, comment la gérer ?
Lorsqu’une fermeture frontale en parapente se produit subitement, elle est tellement rapide que la seule et uniquement chose à faire et de mettre bras haut pour laisser la voile revoler aussi vite que possible. Les caissons vont se rouvrir, le profil se reformer intégralement et l’aile va se remettre à voler toute seule. Il suffit juste de se tenir prêt en cas d’abattée lors du retour pendulaire pour temporiser l’aile au bon moment comme lors d’une chandelle.
L’exemple ci dessus : une vidéo de frontale massive en SIV en tirant tous les avants de façon symétrique. Le bord d’attaque se ferme intégralement puis l’aile se rouvre progressivement avec une réouverture des extrémités un peu tardives sur cette Hook 5 de Niviuk. On peut estimer la perte d’altitude à environ 2 à 3 fois la hauteur du cône de suspentage de la voile.
Eviter le surpilotage lors d’une frontale
Dans la panique il ne faut surtout pas avoir le réflexe de mettre un grand coup de commande. Cela serait complètement contre productif. Non seulement la voile ne se rouvrirait pas plus vite mais cela pourrait vite dériver sur un décrochage. Et oui, lors d’une frontale, la voile perd son profil et se retrouve en arrière du pilote avec une vitesse air fortement dégradée et une capacité de vol très limitée. Si on rajoute à cela du frein, la vitesse air sera encore plus faible et l’aile passera en décrochage. Si en plus l’action sur les commandes n’est pas parfaitement symétrique cela peut entrainer une véritable cascade d’incident de vol comme une abatée oblique ou un départ en vrille.
Les conseils de la FFVL en cas de fermeture frontale :
Que faire si le parapente ne se rouvre pas correctement suite à une frontale massive ?
Dans certains cas et avec certaines voiles, il se peut que le bord d’attaque reste replié sous l’aile comme collé. C’est ce qu’on appelle en parapente le rouleau de printemps. Cela est du au vent relatif provenant du bas avec une aile en chute libre ressemblant à une parachutale et pouvant atteindre -5 à -10 m/s. Dans ce cas de figure il faudra donner un coup de commande bref, pour forcer l’aile à se regonfler et surtout faire bras haut juste après l’action à la commande. Il restera ensuite à gérer l’abattée qui suit au bon moment pour revenir au régime de vol nominal.
Exemple de fermeture frontale en rouleau de printemps décrypter par le très bon site pilotage-parapente.com :
Exemple de vidéo de fermeture frontale en vol et au gonflage :
La fermeture frontale peut également se produire lors du décollage. C’est également un incontournable des premières séances de gonflage en école. Lors du gonflage de sa voile, l’aile prend de la vitesse et monte au dessus de la tête du pilote. A ce moment là si aucune action n’est faite, la voile risque de dépasser le pilote, de se décharger et de voir son bord d’attaque se fermer à cause d’un angle d’incidence trop faible.
Voici une vidéo de frontale en parapente lors d’une séance de gonflage. L’aile monte, prend de la vitesse, et le pilote agit trop tard sur les commandes. L’aile passe devant le pilote, elle se retrouve déchargée, frontale…
Quels sont les risques d’une telle fermeture ? Quand est-ce qu’elle se produit ?
Les risques d’une fermeture frontale varient suivant si vous êtes en vol avec du gaz sous les pieds ou bien proche du sol voire en phase de décollage.
- Si vous êtes en vol : La frontale peut se produire lors de la rencontre d’un thermique très puissant ou dans une zone de cisaillement ou de grande turbulence. La frontale vous fera perdre une certaine altitude. Quand tout se passe bien et que l’aile rouvre aussitôt la perte n’est que de quelques mètres. Donc normalement il n’y a pas de risque majeur. Dans le pire des cas vous aurez toujours la possibilité d’utiliser votre parachute de secours.
- Si la frontale se produit en sortie de déco : là c’est beaucoup plus compliqué. Cela se produit si vous avez mal piloté votre aile lors de la phase de gonflage et de prise d’élan. Normalement vous devez être en mesure de sentir la portance de votre aile au dessus de vous avant d’arriver sur l’extrémité du déco. Si vous avez un doute il vaut mieux tout affaler plutôt que de tenter le grand saut avec une belle frontale au dessus de la tête. Pour éviter ce genre de désagrément il ne faut pas hésiter à s’entrainer tout au long de l’année en pente école.