L’escalade, qu’elle soit pratiquée en salle ou en falaise, est une activité exaltante qui attire de plus en plus d’adeptes à la recherche de défis physiques et mentaux. Cependant, comme toute activité sportive, l’escalade comporte des risques qu’il est crucial de connaître pour pratiquer en toute sécurité. Selon une étude récente, les accidents en escalade sont pour la plupart liés à des erreurs humaines ou à un manque de préparation. Par exemple, une simple inattention lors de l’encordement et un nœud incomplet peuvent avoir des conséquences dramatiques. Cet article vise à sensibiliser les grimpeurs aux dangers spécifiques et aux risques de l’escalade en salle et en falaise, afin de promouvoir une pratique plus sûre et responsable.
Identifier les dangers de l’escalade en salle
L’escalade en salle est souvent perçue comme une alternative plus sûre à l’escalade en extérieur, grâce à un environnement contrôlé et à des équipements standardisés. Cependant, cette perception peut parfois conduire à une baisse de vigilance. La sécurité des installations est certes primordiale : des prises mal fixées ou des cordes usées pourraient entraîner des chutes inattendues mais les gérants de salle ne font jamais l’impasse sur la qualité du matériel. Il en va directement de leur réputation et de leur business. Cependant il ne faut pas hésiter à signaler toute anomalie au personnel de la salle.
Non, le plus grand risque en salle est avant tout le grimpeur lui même !
Les erreurs humaines, telles qu’un nœud d’encordement mal réalisé ou une mauvaise communication entre le grimpeur et l’assureur, sont également des facteurs de risque importants. Une communication claire et l’utilisation d’un vocabulaire standardisé peuvent prévenir de nombreux accidents. Les chutes, même dans un environnement contrôlé, peuvent entraîner des blessures graves comme des entorses ou des fractures, voire pire. Il est donc crucial de toujours rester concentré et de respecter les consignes de sécurité.
Si on voulait résumer les risques de l’escalade en salle :
- Mauvais encordement (erreur dans le nœud ou nœud incomplet suite à distraction)
- Mauvaise utilisation du système d’assurage (Combien de personnes utilisent un grigri sans avoir lu le mode d’emploi ! On ne lâche jamais la corde, même avec un Grigri !)
- Mauvaise gestuelle d’assurage (Il est impératif de maitriser parfaitement l’assurage en 5 temps. On ne lâche jamais la corde sous le réverso !)
- Retour au sol : un mauvais placement de l’assureur et une mauvaise gestion du mou de la corde au 3 premières dégaines peuvent entrainer un retour violent au sol pour le grimpeur. Il est impératif d’apprendre à assurer correctement quelqu’un qui grimpe en tête.
- Retour violent à la paroi : lors d’une chute du grimpeur, l’assureur doit amortir l’énergie en donnant un minimum de mou et en avançant en avant. Cela évite de sécher le grimpeur qui pourrait taper violement le rocher par effet pendule. Il faut donc que l’assureur soit concentré sur son grimpeur pour le suivre dans ses évolutions et anticiper une éventuelle chute. Ne pas hésiter à utiliser des lunettes d’assurage YY Vertical pour éviter de se casser la nuque.
- Mauvaise chute en bloc : tomber d’un bloc à dévers n’est jamais anodin, même sur des gros tapis. Il est impératif d’apprendre à tomber correctement pour éviter les blessures.
- Blessure musculaire : faire l’impasse sur l’échauffement ou forcer trop fort sur un mono doigt peut entrainer la rupture d’une poulie, une blessure courante en escalade.
Connaître les dangers de l’escalade en falaise
L’escalade en falaise offre une expérience unique de communion avec la nature, mais elle présente également des risques spécifiques qu’il est important de connaître.
On peut commencer par les conditions météorologiques qui jouent un rôle déterminant dans la sécurité du grimpeur. Une pluie soudaine peut rendre les prises glissantes et la voie impraticable, augmentant ainsi le risque de chute. De même, un vent fort peut déséquilibrer le grimpeur et provoquer des chutes de pierres. Sans oublier l’arrivée de la nuit. Tout le monde connait le plaisir d’aller débloquer une corde à la frontale à la tombée de la nuit.
La grimpe en extérieur c’est aussi un terrain relativement naturel. Les ouvreurs ont bien souvent purgés la voie de tout bloc instable lors de l’ouverture mais une falaise est un élément vivant qui évolue à chaque saison avec le gel, la neige, la pluie et la sècheresse. Une paroi saine peut ainsi petit à petit se déliter au fil du temps. Il est donc important d’apprendre à lire les prises pour identifier celles qu’on peut tenir et celles sur lesquelles il ne faut surtout pas tirer.
Il faudra également compter avec la faune et la flore sauvage : abeilles, guêpes, frelons, serpents, ronces, orties, chamois qui font partir des pierres, oiseaux qui peuvent attaquer en cas de nidification. Bref, en falaise on est dans le vrai monde, loin des prises aseptisées et colorées des salles urbaines.
Et dernier point à prendre en compte : l’équipement en place. Nombres de couennes et de falaises sont désormais équipées avec des broches scellées chimiquement dans la roche. Ces ancrages modernes sont généralement à toute épreuve. Mais il peut arriver de s’engager dans des sections équipées à l’ancienne avec des goujons et des plaquettes plus ou moins robustes voire avec des pitons forgés. Il faut alors réfléchir à leur solidité avant de tenter une réchappe par exemple. Le problème se pose également en bord de mer où les ancrages souffrent fortement de l’air marin corrosif. Les ancrages en inox sont plutôt résistants mais toutes les voies ne sont pas forcément équipées de la sorte.
Quoiqu’il en soit, l’utilisation d’un casque est très fortement recommandée pour se protéger des chutes de pierres ou des impacts en cas de chute. Un pied derrière la corde est toujours possible avec un retournement assuré tête en bas en cas de chute. Et les chutes de pierre arrivent régulièrement. Le casque d’escalade est d’ailleurs autant préconisé pour le grimpeur que pour l’assureur. Mais hormis l’atteinte aux personnes, les chutes de pierres représentent également un risque pour le matériel et entre autre pour la corde. Voilà pourquoi en grande voie et en alpinisme il est vivement conseillé d’utiliser une corde à double. Si un brin est malencontreusement sectionné par une chute de pierre il reste toujours le second pour se tirer d’affaire.
Exemple de corde sectionnées par une chute de pierre :
Pour résumer les risques de l’escalade en falaise :
- Conditions météorologiques variables : (pluie, vent, nuit)
- Terrain imprévisible : les prises ne sont pas garanties et s’érodent avec le temps
- Équipement de protection non garanti : certains ancrages peuvent être corrodés ou délités
- Faune sauvage parfois dangereuse : se faire attaquer par un essaim de guêpe ou poser la main sur une vipère peut arriver.
S’engager sur une falaise est une expérience bien différente de la pratique en salle même si les mouvements restent les mêmes. Il ne faut pas hésiter à se former auprès de clubs qualifiés comme la FFME ou la FFCAM pour bien maitriser tous les aspects techniques de ce sport.
Et la grande voie ?
L’escalade en grande voie reprend les exigences de l’escalade en falaise mais avec une notion d’engagement encore plus importante. Lors de ce type de grimpe sur plusieurs longueurs, on part pour de nombreuses heures accrochées à la paroi. Il faut donc en plus gérer : sa fatigue, son eau, sa nourriture et toutes les techniques de progression et de réchappe en cas d’impossibilité d’arriver au sommet. Il faut donc faire preuve de lucidité et de contrôle de soi pour que l’ascension se passe sans encombre.
Quelques exemple de grandes voies incontournables :
Article écrit par un humain